samedi 19 mars 2011

L'oranger et l'orange

L'oranger est originaire de Chine. On peut distinguer deux grandes routes de pénétration de ce fruit en Europe. La route méditerranéenne fut empruntée, à l'époque des croisades, par l'orange amère ou bigarade. Transmis par les Perses aux Arabes, ce fruit fut implanté en Sicile, d'où il se diffusa vers le reste de l'Europe. Dans un second temps, au XVI ème siècle, les navigateurs portugais découvrirent l'orange douce en Chine, et la rapportèrent en Europe. Son succès finit par évincer l'orange amère.
Jusqu'à la première moitié du xxe siècle, l'orange était un fruit de luxe et souvent offert comme cadeau de Noël aux enfants.

Sa culture en bac a longtemps été un symbole de pouvoir pour les aristocrates qui lui dédiaient des bâtiments spécialisés : les orangeries. Je me penche sur l'orangerie de la vallée dans un instant mais je me dois de dire que les Saint-Nicolas de mes années cinquante étaient colorées par les fruits ronds et rares. Ils étaient dans les assiettes que livrait, en cadeau du six décembre, le Grand Saint, avant d'être progressivement remplacées par les mandarines. L'orangerie de Freÿr, un lieu doux et agréable situé, en bordure de Meuse, à dix kilomètres d'ici et visité pour son château et son parc du XVIII ème siècle, est encore active aujourd'hui. La révolution française n'a pas ramassé les pelures et les pépins des arbres qui, chaque hiver encore, sont rentrés, pour revenir au printemps suivant plus fort d'une envie de plaire.
L'orange sur la langue à la mi-journée vient du ventre de l'Italie, elle n'est pas traitée, ce qui la rend moins sucrée et plus rustre. Plus robuste aussi. Une couleur des fibres qui tire vers le rouge. Du goût délicat en bouche.

Aucun commentaire: