mardi 1 mars 2011

Curry de veau aux carottes.


J'ai commencé à cuisiner très tôt ce jour, trop tôt sans doute, pour garder des traces visuelles des préparatifs. Le papy qui prend, chaque jour et si souvent, les photos des préparations est au diable. Une belle expression populaire - au diable - qui dit qu'il est loin, sans doute en train de faire ce qu'il ne faut pas ou ce qu'il ne faut plus. Il rentre tard, dans la fin du jour. Il peut juste donner du nez au dessus de la casserole en train de rendre son devoir. Il semble jubiler. Il attend de passer à table, au dessus de la table, sur la table. Il renifle. C'est bon signe, un homme qui renifle. Le plat du jour ? Un curry de veau aux carottes. C'est encore le vieux papy qui a ramené la viande de veau achetée au petit boucher d'Haversin. J'ai déjà parlé de cet artisan de la viande qui débite les belles pièces roses ou blanches chaque dimanche pour les retardataires du repas de midi. Le papy passe là après l'office du dimanche auquel il assiste depuis si longtemps. Il commande la viande quelques minutes à peine avant la fermeture. Il a vu depuis tant d'années vieillir le petit boucher qui ne le trompe pas, un petit artisan qui a pris de l'énergie au fil du temps. Alors, des pommes de terre, des carottes, l'oignon et ce demi-kilo de blanquette de veau délivrée de ses filets gras. Pas trop envie de vous raconter comment se mélangent les uns et les autres. Pas envie, non plus, de vous expliquer le rôle du lait de coco et du curry. Je suis complice de mes envies ce soir. je suis discrète et silencieuse.
A l'issue du repas succulent et riche, je me décide à chercher les recettes d'un passé de moi. Les années quatre-vingt. Il y a trente ans, je lisais les recettes du patrimoine gastronomique local sans vraiment les comprendre. Aujourd'hui, je les comprends sans avoir besoin de les lire. Je suis heureuse d'avoir soumis la flamme et le feu, le tiède et le chaud.

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