vendredi 21 janvier 2011

Cabillaud en papillotes


Il fait froid soudain. La neige a surpris ma fille pendant que nous parlions hier soir au téléphone bien longtemps entre femmes et le papy a, pendant quelques kilomètres, ce matin, longé des champs enneigés. Cet hiver qu'on imaginait clos est encore ouvert aux vents mauvais.
Les bûches tombent dans le feu ouvert. Il fait rapidement doux et chaud et odorant des fumées et du bois cuit. Le bois cuit aussi avant de disparaître en cendres. Sa cuisson est perdue d'avance. Il ne finira pas en bouche. Son destin est de porter, d'apporter la chaleur. Le feu est le pull-over de nos âmes. Ce soir les grandes assiettes pour une préparation plutôt simple mais qui mérite de l'apparat. J'ai débité les courgettes en lamelles étroites, en petites frites pâles. J'ai râpé les carottes en fines pelures, en petits chips roses. J'installe, je compose sur un carré de papier Reynolds. L'assaisonnement et l'huile sur les légumes, un peu de jus d'orange et ce bon vieux cabillaud qui vient peser de tout son poids sur les légumes. Une dernière rectification de l'assaisonnement. Une jetée de piments. Le piment d'Espelette est un piment cultivé au Pays basque dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Originaire d'Amérique du Sud, le piment a été introduit au Pays basque au XVI ème siècle. C'est ce que dit le dictionnaire de la toile. La plante est d'abord utilisée en médecine puis très vite comme condiment et conservateur des viandes et du jambon. La récolte des piments est manuelle, d'août aux premières gelées. Les piments sont commercialisés frais, en cordes ou en poudre. Le meilleur de la surprise vient de l'impression d'été que la cuisson du poisson va délivrer. A cause de l'orange que j'ai laissé traîner sur le filet du poisson ? A cause du croquant des légumes ? A cause de la papillote qui enrobe et emballe l'envie ?
Bel amusement sous le palais. Le repas vient de se terminer dans la grande aventure de chaussons d'alu. La cuisson en papillote m'a bien l'air d'être vertueuse pour la santé mais elle l'est surtout pour la convivialité. N'oublions pas de laisser les convives ouvrir eux-même la papillote... Le nez devient un complice.
Trois heures déjà depuis le travail du feu. Depuis le feu ouvert qui se ferme sur nous.
Je passe une si tendre soirée entre chaleur et cette partie de moi qui attend et cherche la douceur.
J'espère que la neige ne viendra pas demain. Le papy la craint tellement.

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