Il me faut cuire les pommes de terre et en faire une purée gonflée de lait, de poivre, de sel, de noix de muscade. Les fines lamelles de pommes sont séchées au four pendant un petit quart d'heure. Je fais blondir l'oignon coupé en rondelles dans la friture. Je l'égoutte sur du papier absorbant. J'écrase légèrement le boudin, je dois le cuire. Celui-ci ne vient pourtant pas de cette petite boucherie de Leignon qui délivre des mètres de rouge chaire dans le boyau. Le jeudi matin, la production est sauvage et généreuse. Le jeudi soir, heureux sont ceux qui ont fait marché. Les autres sont déçus et tristes. Je monte le mille-feuille en alternant boudin et lamelles de pommes séchées, en incrustant les cuillerées de purée de pommes de terre.
La dernière partie de la confection du plat est une accumulation de gestes précis. Le mille-feuille est bien une superposition de gestes simples, une accumulation de feuilles et de lamelles. Le résultat est exaltant, raffiné comme ne l'est aucun boudin-compote. Du pur plaisir au palais. Un rendez-vous à prendre régulièrement.
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