dimanche 6 juin 2010

Sale gosse d'érable...


L'un est parmi les plus âgés du cheptel, l'autre, celui d'aujourd'hui, est parmi les plus jeunes. Cette famille nombreuse compte pas moins d'un millier de variétés, parfois assez difficiles à identifier, dit la toile. Parmi elles, il n'est pas bien difficile de sélectionner certains arbres pour la richesse et la diversité de leur feuillage. Parmi les arbres d'importation japonaise, on peut déjà trouver, comme ici, dans le jardin, les acer palmatum japonica, les desojho au spectaculaire feuillage rouge éclatant au printemps, les seigen qui eux déploient un feuillage rose bonbon d'une extrême délicatesse , les kyohime aux feuilles minuscules, les benicidori au feuillage fin et à la ramure élégante. Ces derniers absents ici. Seul ou en groupe ? Là aussi, richesse et diversité priment. Les formes les plus réussies sont les groupes, les troncs multiples, les formes rigoureusement verticales ou un peu mouvementées et les formes en radeau.

Il faut noter à ce sujet qu'elles sont particulièrement faciles à réussir à partir de plantes de pépinières.Très vite le tronc émet de nouvelles racines et aussi de nouveaux troncs, ce qui permet d'éliminer les troncs anciens offrant des courbes inesthétiques. Le petit du jour a failli déjà renoncer à la vie. Cherchez dans les années passés, vous le trouverez chétif et dépourvu... La rançon à payer pour jouir de leur merveilleuse palette de couleur est de les tenir absolument à l'abri du grand soleil pendant tout l'été. Leur merveilleux feuillage est fragile et brûle facilement. Dès le mois de septembre, par contre, on pourra les exposer un peu plus. C'est probablement ce qui a sauvé celui-ci, l'an dernier.
Il faudra les rempoter pratiquement tous les ans. Leurs racines vigoureuses envahissent rapidement le pot et la motte à tendance à remonter, rendant particulièrement difficile l'arrosage. Il n'y a pas de précautions à prendre pour la coupe des racines. Après le rempotage, préserver l'arbre du vent et de la déshydratation. Malgré tout le soin apporté au pincement, on remarque avec consternation lorsque l'hiver arrive que ces dynamiques petits arbres ont laissé pousser allègrement un bon nombre de petites branches dont on se serait bien passé. Le meilleur moment pour opérer ce genre de coupe est avant le démarrage des bourgeons, lorsque la sève recommence à circuler. Le bois change un peu de couleur et les branches sont plus souples. Si on coupe avant cette période, il y a un risque de casser les branches ou bien l'arbre "pleure " au niveau de la coupe ce qui rend impossible le masticage et peut amener la perte de la branche et favoriser des maladies cryptogamiques. Je coupe maintenant, ce qui d'expérience n'est pas trop tard. Une remarque.

Les ecoulements en fin d'hiver ne sont pas de la sève à proprement parler, mais plutot de l'eau sucrée. En fait c'est "l'anti-gel" de l'arbre, une solution très chargée en sucres qui empeche que des cristaux de glace se forment dans les tissus en hiver. Au printemps cette eau change de composition et devient de la sève à proprement parler. La taille de structure est déterminée par la recherche de lignes souples et d'embranchements gracieux. Si une branche semble trop épaisse par rapport aux autres, je peux la couper pour lui substituer une branche secondaire. Le faire aujourd'hui avec ce gosse arrogant et mal élevé mais tellement attachant...

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