lundi 9 août 2010

Melons et magret...


Il faut entre cinquante et soixante pas au papy pour faire le tour du jardinet, de ce qui reste de la pelouse sèche de l'été en passant par les petits parterres souffrants et grillés. Il renonce à tondre même s'il regarde se développer les mauvaises herbes. Le sol est encore trop absent de son âme. Il est rentré très tôt, fatigué et sans vraiment vouloir défier le monde. Il a appris le départ d'un de ses collègues. Il est encore un peu plus vieux quand il regarde les plus jeunes bien se débrouiller. Mais je sais qu'il est content, au fond de lui, de voir ainsi s'enhardir les siens.
Je lui prépare une belle salade fraîche et sensuelle. Un lit de légumes verts et croquants, quelques dés d'avocat et de melon, des lamelles de magret fumé et une petite huile d'accompagnement qui cherche entre le miel et les noix sa douceur. Du pain et un beau silence pour goûter doucement chaque ingrédient. Une reine-claude, hélas, de peu de saveur et une dernière bouchée de cette croûte aux abricots. Un repas intime et tendre. Silencieux et appliqué.

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