J'attends le soleil.
Avec lui, j'attends l'ombre.
J'attends la lumière.
Avec elle, j'attends d'être éblouie.
J'attends les hirondelles.
Avec elles, le printemps.
Je m'impatiente.
Pour passer le temps,
je fais semblant d'attendre le soleil
et, avec lui, l'ombre.
Dehors, autour de la table, les sièges en teck attendent le soleil et, avec lui, l'ombre de la haie de charmes.
Tout ici est une question de lumière et, avec elle, de soleil.
Je m'impatiente.
Les facteurs se succèdent ici. Celui dont nous héritons maintenant est un gamin joufflu qui visiblement ignore tout des rues, du métier et de la vie. Il passe une première fois vers midi et une seconde fois pour un recommandé au voisin oublié dans sa camionnette. Je dois tout lui expliquer sur la manière d'ouvrir une grille de la maison voisine. Notre courrier doit être ailleurs ou pas. Hier, mon amie Gilberte, une collègue infirmière depuis tant d'années, est venue me voir. Elle connaît tout du village puisque son mari, décédé il y a quelques mois, était facteur ici. L'époque glorieuse où les facteurs parlaient aux gens, où ils rendaient service aux plus vulnérables, où ils prenaient le temps de s'asseoir pour parler des choses de la vie, pour être l'essentiel de la vie de certains.
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