dimanche 1 novembre 2009

L'autre magret...


L'autre magret. Celui remis au frais pour tenir deux jours encore. Celui que je marie aux pommes du fond du jardin. Des pommes cuites doucement à la cassonade. Sans envie d'en faire trop. Juste un besoin de sucre doux sur de la viande rose. Le repas est repos. Les voisins de la rue sont venus passer le long week-end avec des connaissances ou des enfants. Les rideaux des maisons sont déjà tirés. Pudeur. Pudeur de dix-huit heures. Je repense souvent à la visite d'hier du vieux pêcheur.
De son ardeur retrouvée. Et si, dans le fond des vies que nous tirons, il suffisait d'avoir confiance en l'autre avant d'avoir confiance en soi. Le vieux pêcheur se laisse porter et ceux et celles qui le portent savent qu'il se laisse porter. J'aime cette notion d'abandon à l'autre. La pluie est venue, drue et froide, rafraîchir la soirée. Je pense à ma fille, à ma toute grande qui vit deux vies sans le savoir ou le vouloir. A ma ma toute récente qui ne sait pas qu'elle va vivre dix vies avant de trouver une issue à ses envies.
Je me sens riche et grosse de mes femmes. Je n'ai rien à leur apprendre, rien à leur conseiller. Je sais juste qu'elles me remplissent de leurs recherches, de leurs tâtonnements, de leurs hésitations. Je tourne autour du pot, de la casserole et de la poêle et je n'arrête pas de penser, en ces jours de transition, qu'elles changent comme le font les saisons.

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