samedi 26 septembre 2009

Malus


Le site de Ségolène parle en long et en large du bien boire et bien manger. Elle dit quoi des pommes. Les pommiers appartiennent à la famille des Rosacées, genre Malus, famille d’une extraordinaire diversité qui pousse aussi bien dans les forêts de Caucase et du Turkestan que celles d’Europe, des Balkans, de la Sibérie, de Chine et du Japon et en Amérique du Nord. En Europe, les pommiers poussaient spontanément dès l’ère tertiaire. Le pommier est un arbre très rustique et adaptable à tous les climats froids et tempérés. Théophraste (278 avant JC) cite 6 variétés de pommes. Les grecs cultivaient des Malus dasyphilla, originaires des forêts bordant la Mer Noire. Dans la botte italienne, les Etrusques devinrent des pépiniéristes reconnus, puisque leurs contemporains les nommaient les « semeurs de pépins » Les romains, qui leur succédèrent sur le territoire, améliorèrent la culture des pommiers. Par greffage, ils obtinrent 24 variétés de pommes, si on en croit Pline l’Ancien. En France, les pommiers sont l’espèce fruitière la plus représentée et la pus diversifiée parmi toutes les espèces anciennement cultivées. Charlemagne, grand prosélyte des vergers et des potagers, exigeat que l’on plante des pommiers dans les verges royaux, on connait à cette époque 39 variétés de pommes. Il fera des émules car nous savons par un manuscrit datant de 1365 que Charles V fit planter 115 pommiers dans un verger des bords de Seine. Les pommes étaient non seulement consommées à cette époque, mais servaient aussi dans la pharmacopée familiale en usage externe.
Ce n’est qu’en 1628 qu’un pomologue, Le Lectier, dans la vie procureur du roi, établit le premier catalogue complet d’arbres cultivés. Il y recense 36 variétés de pommes. A cette époque, on préfère les poires aux pommes. Les pommiers, apportés par les romains dans les campagnes gauloises, avaient été améliorées par greffage et semis pour donner des espèces cultivées dans les champs selon des critères très différents des nôtres. Les qualités gustatives importaient peu. Par contre les critères les plus importants étaient de pousser rapidement vers le haut pour laisser le passage aux animaux de trait et être protégé des gelées qui montaient du sol. Mais tout changea au 18ème siècle qui connut un véritable engouement pour les pommes. Les pomologues créèrent d’immenses pépinières, observèrent pommiers et pommes et rédigèrent nombre de traités consacrés à ce fruit. Ces pomologues, par croisements et greffages, créèrent des multitudes de nouvelles pommes, belles, grosses et colorées qu’ils présentent à des concours. Ces concours avaient l'avantage de pouvoir repérer les espèces les plus intéressantes.C’est au 19ème que, grâce à de nombreux échanges avec des pépiniéristes européens et américains, le nombre de variétés augmenta considérablement en France et qu’un pomologue, André Leroy rassembla 600 variétés de pommiers dans ses pépinières. En France, les pommiers ont évolué à partir de croisements entre des pommiers de table comme « Malus acerba » ou « Malus Silvestris Mill. » et « Malus Baccata Borkh », variété plus résistante au froid. Depuis une cinquantaine d’années, les améliorations portent sur la résistance aux maladies par croisements entre différentes espèces pour parvenir à la création de « Malus domestica », un hybride qui a relégué « malus acerba » au rang de pomme à cidre.
Mais les pommiers, si faciles à cultiver, ont reçu la rançon de leur gloire. Seules quelques espèces sont maintenant cultivées intensivement avec des méthodes très modernes de conservation, comme les Golden qui représentnt 60% de la production de pommes, les Gala, Red Délicious, Granny Smith. Au fond du jardin, je suis en peine de dire l'espèce qui fait de l'arbre en espalier une belle grappe de fruits rouge. Acide à peine, juteux et presque sucré, la pomme d'ici est croquante sous la dent et vivifiante en bouche. Il fait aujourd'hui encore un temps merveilleux dans cet été qui n'en finit pas. Un parmentier de poireaux ce soir au menu.Table dehors ou pas... Cela dépendra de l'heure du repas.

Aucun commentaire: