jeudi 11 décembre 2008

Veiller


Les premières gelées m’inquiètent toujours. je devrais m’être habituée à ces instants figés qui immobilisent avec eux, les branches de chaque arbre. Mais rien n’y fait. L’érable sera le seul à veiller dehors. Nous l’avons porté, le papy et moi, sur un socle haut loin du sol pour retarder au maximum l’effet du gel sur le pot. Un pot très épais et lourd qui devrait avoir la force de composer avec le froid et la neige. Il a passé l’après-midi entre mes mains pour une dernière toilette hivernale. J’ai veillé à disposer plutôt qu’à disperser son feuillage de manière plus équitable sous sa ramure. Deux fils d’acier souples, tendus entre les branches, pour tirer pendant la froide saison, le coeur de verdure vers l’intérieur.
Si les températures baissent, si la neige vient et persiste, je devrais l’emmitoufler, le gonfler d’un emballage calorifère à la base du tronc. Le protéger des vents secs. Envisager un pyjama thermique agréable et protecteur. Son premier séjour sous le ciel gris, épais des averses froides ou dans la clarté des nuits polaires m’attriste. Incapable que je suis de deviner son éventuelle souffrance.
Seul, le printemps dira tout haut son plaisir de revenir à la vie. Quelques mois à passer encore. Quelques mois difficiles pour tout le monde.

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