lundi 15 décembre 2008

Imperceptibles


Une fin de samedi, un long dimanche sous le ciel bas. La nuit entre les deux jours. J’aime la nuit entre la journée du samedi et celle du dimanche quand ma fille vient, que le papy est assoupi et gavé, que les enfants sont les acteurs de leurs rêves. Dans la nuit entre la journée du samedi et celle du dimanche, nous parlons entre femmes. à voix basses, en fumant et en buvant.
Personne n’est là pour nous faire morale ou leçon. Nous parlons des choses imperceptibles de la vie ou de celles, trop grosses, qui sont incontournables. Des choses imperceptibles, je dirai qu’elles sont précieuses comme de fines boucles d’oreille qu’on porte un seul soir. Des choses incontournables, il faut admettre qu’elles nous font élever la voix plus que de raison. Entre femmes, nous ne cédons que rarement face aux arguments de l’autre. Et, si nous concédons une attitude ou une réflexion, c’est dans le silence souvent ou du bout des lèvres. Il y a la différence de nos âges qui se marque désormais. Ses encore-envies et mes déjà-lassitudes. Ma fille a quelque chose de serein ces derniers temps que je ne lui connaissais plus depuis des années. Rien à voir, je pense, avec son nouveau travail mais,sans doute, avec un regard à nouveau crédule sur la vie.
Bon. Repas du soir d’une tajine qui vient trop tard. Les assiettes de cochonnailles et de fromages italiens achetés chez le bientôt vieux Filippe Paoletti à Hamois ont fait long feu. Un peu de Frascatti ? Non, beaucoup ! Je ne dirai rien du match de double mémorable de papy sur la wii et de ma victoire par ko au deuxième round contre un arrogant type blond qui croyait qu’il n’avait qu’à paraître pour me vaincre. Une belle nuit, pleine de combats, de petites défaites et de grandes victoires.

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