Les tomates sont épluchées, épépinées et coupées en dés. Dans la poêle, l’ail et le piment les rejoignent. Trois minutes d’une cuisson mijotée à l’huile. Les feuilles de basilic viennent précéder le thon dans le mélange. Sel et poivre au moulin. Les linguini sont cuites al dente et nappées du mélange. Au chaud de l’assiette avant le chaud de la bouche. L’ail et le piment tapissent la bouche. De beaux instants de fièvre douce.
Comme j’aime ce plat venu de la simplicité. Dehors, à la fin du repas, les merles se sont mis à chanter. L’année décline déjà, c’est perceptible. Entre juin et juillet se tissent les habitudes de l’été. En juillet, dès le quinze, elles se perdent. Serments trompeurs.
Les dernières fraises et les dernières groseilles crient à l’aide. Qu’on les cueille et qu’on en finisse avec la saison. Les arbres n’en veulent à personne. Pas de dégâts cette année pour les petits. Chaque pousse s’épanouit et les branches fortifient sur les faibles comme sur les forts. Les couleurs des feuilles sont parfaitement du mois. Ni trop claires, ni trop denses. Dans une ou deux semaines, la densité des verts va s’accentuer. Tirer vers le sombre avant de lâcher prise dans le pourpre. Le vieux papy, qui a été si mal il y a quelques heures pendant la nuit, a mangé avec envie et bonheur, un repas dont il ne reste rien. Un regain de forme.
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