samedi 11 décembre 2010

Promenade de quinze heures trente-trois.

La promenade ressemble à une fuite. A une course de vitesse tant l'envie de rentrer dans la maison est grande. Juste une petite ruade, une petite boucle entre restes de neige et arbres pliés, fatigués et en souffrance.


Il fait poisseux et gris dehors, Terne et délaissé. La bouchère n'attend qu'un signe de moi pour me faire parvenir le lapin qu'elle tient encore en vie pour quelques jours dans son clapier. La boulangère a fait le détail des glaces et sorbets disponibles dans les jours qui viennent. J'ai trouvé du fond de gibier à l'épicerie du haut du village. Les repas de fin d'année se préparent doucement. J'ai jeté, ce midi, dans la graisse bouillante un quatuor de croquettes de crevettes. Dix ans au moins, depuis pareille gloutonnerie populaire. Un repas de mi-journée chargé et copieux. J'ai ce qu'il faut en cave et dans le réfrigérateur pour la préparation dominicale. Des filets de faisan, des pommes, des poires, des airelles. J'aime voir le papy s'installer devant la table au début des repas prometteurs. J'ai regardé les armoires dans le fond des yeux. Les services à café vieux de quarante ans qui rendent encore... service. Je vais devoir me décider à changer ces vieux couverts fatigués et ces assiettes griffées d'envies.
Je ne devrais pas perdre de vue, ces barres de chocolat qui chaque jour, donnent de la douceur à nos gestes. Qui, chaque jour, fondent pour nous, comme seuls peuvent le faire le beurre et les hommes.

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