vendredi 5 novembre 2010

Pain perdu.


C'est un dessert...Pour ce soir, j'ai succombé à une recette qui fait appel à mon histoire de vie. Le pain perdu ne l'est pas pour tout le monde. Eric Boschman dit si bien l'histoire de nos habitudes.
" Le pain perdu, c’est d’abord une odeur. L’odeur des soirs d’automne.
Pourtant, il me semble qu’on devait aussi en manger les soirs d’été, mais dans ma mémoire, c’est l’odeur de l’automne qui s’impose. Associée à celle de la cassonade. Enfant, j’avais le droit de faire mollir les tartines de pain rassis dans le lait puis de les passer dans le jaune d’œuf. La cuisson des tartines, c’était ma mère qui la gérait. D’ailleurs, j’étais trop petit pour voir ce qui se passait à l’intérieur de la poêle. Un monde de mystère qui envoyait vers moi ses fumets délicieux. Du pain perdu, j’en ai mangé avec ma mère, avec ma grand-mère et même avec mon arrière-grand-mère. Aujourd’hui, j’en mange avec mes enfants. Je les soupçonne parfois de déposer des tartines sur le radiateur pour les dessécher. Surtout le petit, lui s’amuse même à croquer les grosses boules plus foncées de cassonade".
Mais ce soir, un de ces rares soirs puisque je ne me souviens pas de me consacrer souvent aux desserts, je me suis laissée tenter par une petite recette de pain perdu bien alambiquée.

J'ai débarrassé de leurs croûtes, les tartines d'un pain blanc qui a déjà vieilli. J'ai fait gonfler, dans un peu de cognac, une poignée de raisins secs. J'ai cassé deux oeufs seulement pour les confondre avec le lait. J'ai cherché du coco et de l'arôme d'amande dans les rayons du magasin. le mélange du lait et des oeufs a gonflé les tartines garnies. Au four pendant une demi-heure. La surprise au moment de défourner, c'est la douce odeur, la belle couleur. Mais la surprise plus précieuse encore, c'est la légèreté de chaque coup de fourchette. Le dessert fond en bouche.
La tradition voulait que le pain perdu pèse, celui-ci s'envole. Magnifique. Petit bonheur pour moi.

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