vendredi 8 octobre 2010

Hortus conclusus (le jardin clos) 2

C'est encore l'après-midi. je me suis décidée à franchir simplement la route de Gendron pour aller chez Mathot. On va chez Mathot quand quelqu'un est arrivé au terme de sa vie. Au sein du petit village, le funérarium fait curiosité. Le patron habite la maison en dessous des salons réservés aux défunts. Je suis venue faire ce qu'il me semblait tellement indispensable de faire maintenant et pas plus tard. Je suis venue chercher un semblant de toit pour donner à ma mère un lieu de repos paisible. La discussion n'est pas bien longue, l'accord est vite trouvé. Sans doute ou peut-être une sépulture pour la Toussaint. C'est comme un soulagement. c'est un soulagement. Ce temps qui a passé, la terre qui a pesé, lourde, sur le cercueil. Il est temps maintenant. D'autant que le départ de Constant n'a fait que raviver l'urgence d'une pareille mesure. Je suis soulagée enfin d'avoir renoncé à différer encore. Le papy me tient la main pour redescendre vers la maison. Il fait beau partout, dans ma tête, dans mon corps et dans les rues lumineuses du village. C'est encore l'après-midi, je suis dans le jardin clos à me dire qu'il faut aimer encore après. Qu'il faut aimer toujours.

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