Il nous arrive, le soir, pendant les week-ends d'été ou de la période du gibier, de descendre au petit restaurant du village. Préféré entre les autres voisins sans doute parce que, jadis, les propriétaires étaient nos proches fourchettes d'accueil. A Sorinnes, nous avons mangé en brasserie sans vraiment y être, en salle sans vraiment y être non plus. Ils ont déménagé, nous aussi. Ils sont venus s'installer au bas du village avec la même ferveur de l'accueil qui était déjà leur marque d'attention et de qualité. Le Saint-Hadelin partage, à ce moment de l'été, sa terrasse avec la petite salle qui accueille une trentaine de couverts par service. Nous sommes venus boeuffer ce dernier samedi. Nous repaître de viande rouge. Le papy en avait une sacrée envie. Rien qu'une envie ordinaire. Un Chateaubriand à peine cuit partagé également dans nos assiettes. J'avais insisté pour un vin rosé ou presque, le Pinot noir était merveilleux, importé par un caviste de Falmignoul. Il s'agissait d'un exercice gourmand pas d'une envie gastronomique. Ce fut, comme nous l'attendions, copieux et aimable.
De ma place, je voyais les cuisines où le chef en grande fatigue-la saison est bien longue- donnait ses dernières forces de la soirée. Sa dame, en salle, donnait ses plus beaux sourires. Une complicité qui repose sur un savoir-être autant que sur un savoir-faire. Dans quelques semaines, ils ouvriront les portes de l'hôtel, sur la place. Une quinzaine de nuitées possibles, la demi-pension, les petit-dejeuners. Un pas de plus dans la vie. Un pas de plus dans l'envie de faire mieux. Quand nous quittons la salle, Aurélie m'embrasse et embrasse le papy. C'est inattendu et d'une autre époque, pas d'une autre région.
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