Il y a eu une époque de ma vie où j'amassais, sans vraiment les utiliser, les fiches cuisine et les livres beaux ou pratiques de recettes. Je les accumulais sans vraiment jamais les utiliser. Puis les années de maturité sont venues et je me suis mise à trouver sans le vouloir ce que je n'avais pas vraiment cherché. J'ai commencé humblement. Des plats simples mais des produits frais. Des audaces très mesurées. Je suis adepte de la mesure. Cent cinquante grammes de farine et pas cent-soixante. Je pèse. Dix centilitres d'un vin pour mouiller ou saucer, ce n'en sont pas douze. Je me suis enhardie avec la confection des plats de l'hiver. Les mijotées plutôt que les simples poêlées. Les préparations ont pris plus de temps, plus d'ingrédients, plus d'attentions. Je me suis mise à cuisiner sans plus quitter mon portable. Histoire de toujours garder la mesure. Six minutes à feu vif, ce n'en sont pas cinq. Encore qu'avec beaucoup d'indulgence, je dois bien avouer que je laisse parfois un peu" traîner" la cuisson.
Je rêve de consacrer l'été à des recettes d'ailleurs, d'extérieur, de saveurs inconnues. J'ai sorti un de ces vieux livres chargés de recettes de saison, reçu en échange de points Artis et dont il a fallu coller précautionneusement sur chaque page les vignettes qui illustrent les recettes. Le printemps, dans les mains du papy. Tu choisis quelque chose qui te plaît. Il ne se fait pas prier pour sélectionner quatre ou cinq plats. Il a glissé des signets dans les pages concernées. Les légumes de printemps vont bientôt apparaître. Je pourrai lui faire une petite surprise...
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