samedi 24 octobre 2009

Plastiscines


J'écris ici pour dire quoi ? J'écris ici pour laisser quelles marques de moi ? J'écris ici pour trouver quoi de moi, pour chercher quoi de moi ? Les journées s'ajoutent les unes aux autres. Il me faut soit en parler du banal soit en sortir l'original. Il pleut ce samedi. De petites bourrasques anodines. J'ai prévu d'aller cueillir les pommes. J'ai prévu aussi d'aller me perdre dans les fleurs d'hiver.
J'écris ici pour dire quoi à qui. Quelque chose à moi sans doute, en premier lieu. Pour me dire que j'existe et que je vis; maintenant que, depuis tant de mois, j'ai arrêté de travailler. Les photographies d'hier, que j'ai l'impudeur de mettre en ligne, me permettent de mesurer les passages difficiles et les autres plus heureux de mon trajet. Ces photographies qui respirent leur époque. Petite fille, jeune fille, jeune femme, femme, mère, grand-mère... Je n'ai vu que rarement le temps passer. J'ai, en tous cas, été incapable de dire quand et pourquoi je changeais de statut. Je me suis rendue compte que j'avais été mère quand j'ai été grand-mère... Pas avant. Que j'avais été jeune fille après être devenue femme. Pas avant.
J'écris pour dire quoi ? A qui encore ?
J'écoute les Plastiscines dans Barcelona sur la compilation des Inrocks. j'ai quel âge là ?
Je sors régulièrement pour fumer le cigare et ne pas enfumer l'intérieur. Je me dis tant de choses à moi-même quand je suis au bout du mégot, au beau milieu de la nuit et que le papy ronfle à l'étage. Sur la photographie, pas encore mère, plus petite fille, à peine femme.

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