dimanche 20 septembre 2009

Farine



Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine. Je ne suis pas loin, bien sûr, de penser comme Claude Nougaro. Pas loin de croire que le manger n'existe qu'après le toucher. Toucher pour savoir la maturité d'un légume ou d'un fruit. Toucher pour peler, couper, débiter, écraser, mélanger, partager. Toucher pour jeter en casserole, dans la poêle, sur la braise, dans la sauce. Toucher pour goûter, vérifier l'appoint, allonger, assaisonner. Mettre la main à la pâte. Y aller de bon coeur. Et pourtant comme sont belles les mains d'une femme dans la terre, friable ou meuble, noire ou rouge, chaude ou légère. Ce sont les doigts et la paumes qui creuseront, enfonceront, équilibreront et stabiliseront les pensées qui prennent une toute petite place dans le parterre en cette fin de saison.

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