vendredi 1 octobre 2010

A vendre


Nous glissons doucement vers la fin de l’année. Dans la troisième saison. Pas encore la moindre gelée, juste quelques nappes de brouillard dans des matins plus frais. La maison d’en face est mise en vente. Ce ne serait qu’anodin, si on ne remarquait pas une rotation très dense de propriétaires et de locataires. Habiter à la campagne ou la quitter.

Je ne pourrais imaginer quitter la campagne même si, depuis que j’habite Celles, j’ai du composer avec plus de bruits, supporter les bruits domestiques mais aussi les sonorités incongrues, envahissantes de ce qui reste de la vie paysanne c'est-à-dire des bruits électriques provenant de la stabulation, les hurlements des lourds tracteurs. Si je m’habitue à l’âne qui fait son cirque, au coq qui confond cinq et dix-sept heures, les rugissement de l’exploitation, les bruits sourds des machines agricoles me sont plus désagréables. Partir de la campagne, impensable. J’aime trop le bruit de l’hortensia qui se déploie. Celui discret des crocus au début du printemps, celui de la rosée qui s’égoutte des brins d’ herbe, qui sèche au soleil. La maison d’en face est à vendre pour beaucoup de millions de francs belges. Et, elle n’a pas de jardin. Elle vaut déjà beaucoup moins.

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