Fin de jour de brocante. Les rues sont prématurément ouvertes à nouveau au trafic. Les exposants sont partis, ils ont plié bagages et tentes dès les premières gouttes d'une averse pourtant pas bien méchante. Tout va très bien madame la marquise juste après la madelon, dans le même souffle, la fanfare ne se résigne pas même si elle se rend tout doucement sous la tonnelle.
Les cuivres sont toujours haut portés, sonnants et pas encore trébuchants. Sous la bâche, auprès de ma blonde de Jupille, les morceaux s'enchaînent. 
Ils sont les derniers, le dernier carré à souffler plus qu'ils ne jouent, sans s'en remettre au silence. En écoutant bien, dans le lointain, deux joyeux drilles massacrent Aline au micro d'une sonorisation exténuée. Mauvaise année pour le marché, peu de visiteurs vite découragés par la pluie. Bonne année pour la musique, en écoutant bien, on entend en bas, dans le lointain, les joyeux drilles entonner la brabançonne a capela. Bonne journée pour la musique. Non ?
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