Chroniques du temps qui passe et des petites choses ordinaires de la vie.
Entre silence et patience. Entre jardin secret et jardin des bonsaï. Entre petits et grands.
dimanche 15 mai 2011
Encouragements...
Du haut de la maison, du dessus des pierres, de la chambre, le papy regarde ce que je fais. il me regarde enfoncer dans la terre les pousses et les fleurs. Il me regarde détourner le vent. Il m'écoute parler aux branches et aux feuilles. Il m'entend les solliciter, les encourager.
Et voilà qu'au fil du temps, au fil de ces derniers mois de ces dernières années, je me suis mise à regarder dans mon assiette. Je me suis mise à traquer le légume rare ou l'autre commun, à cuire la viande noble ou l'autre commune, à mariner mieux qu'un marin, à dorer mieux qu'un orpailleur, à chercher la recette d'hier dans les envies de demain. A courir du grimoire d'un autre siècle aux conseils de la toile. Je me suis mise les doigts dans la pâte, la sauce, la crème, et je les ai léchés pour en connaître la saveur secrète. Et je l'avoue... J'y ai trouvé grand plaisir et grand bonheur.
filles encore
Mes femmes, mes filles, mes petites, mes cachées, mes présentes, mes arrogantes, mes discrètes, mes folles, mes sages, mes secrètes, mes lumineuses. Je finirai par vous parler du bout des doigts. Par vous crier au creux de l'oreille, les conseils inutiles, les recommandations dérisoires. Vous êtes déjà sorties de moi. Toi, ma grande décidée et toi, ma petite décalée.
Filles
Je regarde faire le temps. Il m'éloigne d'elle et de sa fille. De ma fille et de sa fille. Pas vraiment certaine que j'en sois éloignée de ces femmes, l'une accomplie ou l'autre en devenir. Je me demande souvent comment nous pouvons faire le mélange de nous. Je me dis souvent que nous n'allons pas trouver le même monde au bout de notre course. Je sais qu'elles seront fortes et lucides. Puissent-elles être sensibles et tendres...
Métier à filer...
Elles sont complices sans le vouloir, amies sans le chercher, lointaines ou proches en une fraction de seconde. Elles sont tristes aussi facilement qu’elles sont gaies, heureuses quand leur sourire le dit, malheureuses quand la tête se penche. Elles sont sévères ou tendres. Comme-ci, comme-ça... Le fil qui les lie descend de mon métier, je file. Je file pour leur donner l’indispensable de l’amour... Je les aime. Je file ma fille, ma petite-fille.
Ma passion des bonsaï
Au long du blog, je vous dirai mes travaux saisonniers.
Ceux qui me font chérir les bonsaï.
Si faire un bonsaï est une œuvre d’art, il faut convenir qu’elle n’est jamais finie. Que, vivante, elle se construit au long d’une existence. Qu’elle sera la trace des joies ou des peines de celle qui l’accompagne. Qu’il lui faudra s’ accommoder de ceux qui en prendront soins ou le négligeront plus tard. Après mon départ. Dès mon départ.
Il lui faut attention et bienveillance. L’arbre agit sur moi comme je peux agir sur lui. Nous vieillissons ensembles. Quelle que soit sa taille, l’arbre, s’épanouit entre ciel et terre. Il prend une place spirituelle. Il se cherche un équilibre dans la nature. Comme je peux le faire.
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