En juillet, un peu avant, est venue la tornade. "Le désastre est énorme. les arbres autour couchés, cassés, par centaines. Le toit de l'immense grange en contrebas de la maison vient d'être bâché. Le courant va et vient, l'eau est toujours manquante, une fontaine vient d'être installée à côté de la boulangerie. La télédistribution est manquante. Les hôtels sont fermés et, à la boulangerie, le pain n'est pas coupé tandis qu'à la boucherie le jambon n'est pas tranché. Le facteur a distribué des berlingots d'eau potable." Il y a aussi les traces de mes femmes.
"Comme je sens mes filles et mes femmes. Comme je les sens du bout des cheveux au bord de mes lèvres, au bout de mes seins. J'aime les regarder pour mieux les voir. Je dois mieux les voir encore. Elles ont pris de la distance par rapport à mes habitudes. Elles se font remarquer sans m'alerter. Mes filles... Mes femmes, mes files... J'ai du ventre de moi en elles et elles ont des soupirs de moi en elles. Il n'y a pas de plus grand amour que celui qui nous lie ou nous trouble, qui nous mélange les unes aux autres. Comment faisons-nous pour nous parler dans un si grand silence ?"
Autre instant conservé en mémoire puisqu'il dit la fin de quelque chose, d'une époque, d'une vie pour laisser deviner de futures ruptures, captures. Il faisait doux, le jour des élections. Le lendemain c'était le rouge et le noir. Et puis, dans le bêtisier, il y a le papy. Il est toujours dans le bêtisier. Il est le bêtisier. Mais sans lui, je rirais de quoi et de qui ? Et sans rire, quel pourrait bien être le sens de notre vie...
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