Promenade de fin d'après-midi sur la place du village laissée aux enfants. En principe. Quelques jeunes mères pensent qu'en déposant leurs gosses au beau milieu de la kermesse, elles se facilitent la vie, se dispensent de garer la voiture au loin. Elles ne comprennent rien, ces jeunes mères, de l'émotion qui étreint leurs enfants lorsqu'ils doivent s'approcher de cet espace réservé, d'entendre de plus en plus fort la musique de l'attraction. Cela fait partie du bonheur. Progresser doucement, curieux, vers l'inattendu. Ici, on traîne le monospace contre les caravanes pour gagner du temps, de la distance quitte à perdre tout le reste. Et puis surtout, on ne quitte pas de l'oreille un portable qui, lui, est la vie. Je deviens vieille. Le stand de tir est devenu un un jack-pot où se gagne, en cas de réussite, un gsm... Toutes les places pour jouer sont réservées. En ligne.
Le carrousel poussif, d'un autre âge, séduit pourtant les mioches. Le bruit et les couleurs sans doute. Pas de croustillons pour le papy. Une déception de plus. Pas d'odeur sur cette kermesse. Peut-être ce soir, les tubes de tous les étés qui monteront du bas pendant le bal.
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