
C'est le week-end de la kermesse ici, à Celles. Quelques roulottes sur le bas du village et bien de la tristesse dans cet univers qui n'appartient ni aux enfants chargés de consoles électroniques, ni aux adultes fatigués des vieilles histoires qu'ils trimballent. On se prépare un repas frites-moules dans la salle qui n'est presque plus communale. Ceux qui se disent bonjour y assisteront, les autres resteront devant leur téléviseur. Le seul vrai plaisir du papy est de savoir qu'une baraque à frites vendra aussi des croustillons, des beignets, des boules de graisse saupoudrées de sucre... Cela fait dix ans, sans doute et au moins, que nous n'avons plus savouré ces moments de fête obligée ou de fausse gastronomie populaire. Ce sera pour demain les croustillons.


Ce soir, je me suis posé sur le plan de travail un petit verre de whisky. Il servira, dans quelques instants, à flamber les crevettes dorées qui seront ensuite séparées en deux moitiés. L'une passée au mixer qui servira de mousse d'accompagnement et l'autre qui viendra tutoyer le saumon. J'ai fait un trou au milieu de la darne. Juste assez large pour accueillir la pelure et la chair d'une pomme qui sera le réceptacle de la mousse des crevettes nourrie à l'estragon. Dans le four, j'ai jeté deux brochettes de tomates cerises et de courgettes. Un accompagnement que vient renforcer le riz comme j'aime le préparer, avec les oignons. Tout est une question de temps mesuré. Garder chaud ce qui ne doit pas être tiède. La table est très vite envahie par la nourriture.

Il faut manger comme cela se présente avec fougue et partage. J'aime le saumon qui, enrobé de crevettes, change nos habitudes. Dehors, les voisins sont rentrés de bonne heure dans la cuisine de leur maison de pierres. On n'entend rien de ce qui doit pourtant se passer au coeur du village. On verra demain ce qui nous attend.
Il parait que c'est soir de kermesse.
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