lundi 30 juin 2008

Tupperware


Belle journée. Vent léger et soleil actif. Je me plonge dans les recettes d’hier. Hier... L’époque douce et tendre où je préparais les repas de ma Caro pour sa semaine à l’unif. Des repas d’abord en portions individuelles et ensuite en conditionnements pour deux. On ne passe pas sa vie d’étudiante sans partager autre chose que ses repas avec des gamins, à moitié délurés seulement mais tellement touchants. J’ai emballé dans des assiettes et des plats stérilisés des bouchées, des becquées, des cuillerées de couleurs, des épices et des viandes blanches ou rouges pour une semaine de lointaines études.
- Ma chérie, tu partages ou tu manges seule ?
- Je partage...
Cela double le nombre de Tupperware. Mais qu’importe... Cela ouvre l’appétit de vivre...
J’ai, dans ce vieux catalogue des années quatre-vingt, retrouvé la recette du riz au poulet aux champignons. Le riz qui cuit ici, les oeufs ailleurs. Les champignons débités en lamelles. Les filets de poulet qui subissent le même sort. Le tout, saupoudré de persil, est servi au hasard des nuits douces ou folles.
Les dimanches de cuisine. De préparation et d’attention. Les mercredis de réassort, d’urgence et sauve-qui-peut.
-Tu as bien mangé ?
A vrai dire, c’était l’époque où tu parlais en mangeant, tu séduisais en parlant. Tu mangeais du bout des doigts.
Si tu savais, ma chérie, comme je suis heureuse d’avoir pu, un instant seulement, contribuer à ta douce euphorie de vie... Celle qui se construit autour d’une table où, sans faim ni fin, le nuit se referme. Je devine les nuits d’après repas. Superbes. Je t’aime tellement.

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